Marina Yee, icône des Six d’Anvers, s’éteint à 67 ans
La mode belge pleure l’une de ses figures les plus audacieuses. Marina Yee, membre fondatrice du collectif légendaire des Six d’Anvers, a quitté ce monde dimanche 26 mai 2024, à l’âge de 67 ans. Son héritage, marqué par un avant-gardisme radical et une esthétique déconstructiviste, continue d’inspirer les générations de créateurs qui ont redéfini les codes du luxe contemporain.
Une vision révolutionnaire dans l’univers de la mode
Diplômée de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers en 1980, Marina Yee s’est rapidement imposée comme une force créative majeure aux côtés de Dries Van Noten, Ann Demeulemeester, Walter Van Beirendonck, Dirk Van Saene et Dirk Bikkembergs. Ensemble, ils ont formé les Six d’Anvers, un collectif qui a propulsé la Belgique sur la scène internationale grâce à un mélange unique de provocation, de savoir-faire artisanal et de poésie sombre.
Ses collections, souvent caractérisées par des silhouettes asymétriques, des matières brutes et des jeux de transparences, défiaient les conventions. Yee explorait les tensions entre fragilité et puissance, un équilibre qui a marqué l’histoire de la mode des années 1980 et 1990. Son travail, bien que moins médiatisé que celui de certains de ses pairs, était salué pour son intellectuel et son approche sculpturale du vêtement.
L’héritage d’une pionnière du luxe alternatif
Contrairement à une mode souvent dictée par les tendances éphémères, Marina Yee a toujours privilégié l’authenticité et la recherche conceptuelle. Ses pièces, souvent produites en séries limitées, attiraient une clientèle exigeante, en quête de rareté et de profondeur narrative. Son influence persiste aujourd’hui chez des créateurs comme Raf Simons ou Haider Ackermann, qui citent régulièrement son travail comme une source d’inspiration majeure.
Le MoMu (Musée de la Mode d’Anvers), qui a annoncé son décès, a rendu hommage à son génie discret mais indélébile. « Marina Yee incarnait cette alchimie unique entre rébellion et élégance, une signature qui a fait la renommée des Six d’Anvers », a déclaré un porte-parole de l’institution. Ses archives, conservées avec soin, témoignent d’une carrière où l’art et l’artisanat ne faisaient qu’un.
Une disparition qui laisse un vide dans le paysage créatif
Si Marina Yee s’était progressivement éloignée des projecteurs ces dernières années, son empreinte reste intacte. Les collectionneurs de mode continuent de rechercher ses pièces vintage, devenues des objets de culte pour les amateurs de luxe alternatif. Son décès rappelle l’importance de préserver la mémoire de ces créateurs qui ont osé repousser les limites pour élever la mode au rang d’art.
Son héritage perdure également dans des événements comme Art Basel Paris 2025, où l’audace créative et la durabilité, valeurs chères à Marina Yee, sont célébrées. Ces initiatives montrent que son influence dépasse les frontières de la mode pour inspirer l’art contemporain.

